Différentes sédations et indications
La sédation est la recherche par des moyens médicamenteux d’une diminution du niveau de vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience.
La sédation peut être appliquée de manière intermittente, transitoire ou permanente en fonction des situations et des besoins.
La sédation N'EST PAS :
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une anxiolyse,
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une somnolence ou une baisse de vigilance par simple effet secondaire des médicaments (l’intentionnalité n’est pas la sédation) ou survenant de manière physiologique en fin de vie
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une euthanasie
Plusieurs situations peuvent nécessiter une sédation.
I. Sédation urgente
Survenue d’une détresse aigue chez un patient en situation de prise en charge palliative (hémorragie cataclysmique, asphyxie…)
Dans ces situations, la fin de vie survient rapidement en lien avec la situation à l’origine de la détresse aigue. L’objectif est une sédation modérée à profonde, afin de limiter la souffrance associée à celle-ci.
Nécessité d’anticiper ces situations et de mettre en place des prescriptions anticipées afin de permettre aux soignants d’intervenir efficacement et rapidement.
Les modalités pratiques :
- Chez les patients vierges de morphiniques et de midazolam : Injection IVD de morphine 5 mg + midazolam 5 mg
- Chez les patients déjà sous morphiniques et/ou midazolam: 5 mg. avec injection de 1mg de midazolam toutes les minutes jusqu’à une sédation suffisante (score 4 ou 5 sur l’échelle de Rudkin ou -4 à -5 sur l’échelle de Richmond).
II. Sédation proportionnée
Survenue de symptômes réfractaires non soulagés par les traitements.
Le caractère réfractaire d’un symptôme ne peut être affirmé qu’après échec des possibilités thérapeutiques usuelles, y compris non médicamenteuses : cela implique d’obtenir un avis spécialisé lorsqu’il est possible.
Cette sédation est proportionnée à l’objectif et à l’intensité des symptômes. L’objectif ici est d’obtenir une baisse de la vigilance, dont l’intensité est à déterminer avec le patient (le plus souvent légère à modérée). Elle est le plus souvent transitoire, la durée étant déterminée selon la réversibilité du symptôme et les besoins du patient.
(Exemple : sédation pour douleur réfractaire, état confusionnel sans cause traitable échappant à des doses élevées de neuroleptiques, anxiété résistante à une prise en charge psychiatrique et/ou psychologique adaptée).
Le midazolam est utilisé à dose progressive en débutant, selon le poids du patient, entre 0,2 et 0,5 mg/h au PSE et en prévoyant une augmentation progressive de la dose en fonction de l’effet obtenu
Si la demande du patient est de ne pas se réveiller, une SPCMJD doit être discutée si elle est légalement possible.
III. Sédation profonde et continue, maintenue jusqu’au décès (SPCMJD)
Cette sédation est induite afin d’obtenir un niveau de conscience -5 sur l’échelle de Richmond ou 5 sur l’échelle de Rudkin et maintenue jusqu’au décès. Cf fiche dédiée.
OUTIL SEDAPALL :
Ces situations correspondent à des besoins et situations très différentes. L’outil SEDAPALL permet une classification des différents niveaux de sédation, aide à clarifier la situation et l’intentionnalité de la démarche et permet de pouvoir homogénéiser les données dans les études.
Cet outil classe la sédation selon 3 axes : la durée, la profondeur, et le niveau de consentement du patient.