Utilisation des anti-ulcéreux
I. Introduction
Lors de la prescription d’antiulcéreux :
- Respecter les indications ainsi que les durées de prescription
- Remettre en cause l’indication régulièrement
- Privilégier la posologie la plus faible possible
- Vigilance sur les interactions médicamenteuses notamment avec les thérapies ciblées. (Pour le personnel de Gustave Roussy : en cas de doute joindre la pharmacie (22672) ou le laboratoire de pharmacologie (24044))
Par ailleurs, l’utilisation des IPP favorise la dysbiose et ses conséquences au niveau immunitaire et infectieux.
Les anti-ulcéreux ne présentent pas d’intérêt démontré dans :
- Traitement par corticoïdes
- Traitement de l’hémorragie par rupture de varices œsophagiennes prouvée
- Douleurs abdominales sans hémorragie digestive active
- Aspiration de sang rouge ou digéré dans la sonde gastrique sans déglobulisation ni signe de choc
- Rectorragies sans signe de choc
- Reconduction d’un traitement antérieur sans indication prouvée
II. Indications curatives
Hémorragie ulcéreuse gastrique ou duodénale :
- Phase aiguë : IPP haute dose par voie intraveineuse
- A distance : Si Helicobacter pylori poursuite IPP pleine dose 3 à 7 semaines pour cicatrisation
Ulcère gastrique ou duodénal non hémorragique :
- IPP dose curative pendant 7 jours, avec éradication de Helicobacter pylori
Maladie ulcéreuse récidivante
- IPP dose curative
Œsophagite peptique grade III (érosions circonférentielles et confluentes) ou grade IV (ulcère chronique ou sténose ou endobrachyœsosphage)
- IPP dose curative pendant 8 semaines.
- En cas d’aggravation ou persistance, IPP double dose
Reflux gastro-œsophagien sans œsophagite avec symptomatologie fréquente (> 1 fois par semaine)
- IPP dose curative pendant 4 semaines
III. Indications préventives
Prévention de l’ulcère gastroduodénal en association avec les AINS, uniquement si présence de facteurs de risque associés et dans les situations suivantes1 :
- Personne âgée de plus de 65 ans
- ATCD d’ulcère gastrique ou duodénal (nécessite une recherche de Helicobacter pylori),
- Association à un antiagrégant plaquettaire et/ou un corticoïde et/ou un anticoagulant (par principe ces associations doivent être évitées)
Prévention de l’hémorragie de stress en réanimation en cas de2 :
- ATCD de maladie ulcéreuse
- Traitement par antiagrégant
- Absence de nutrition entérale associée à une ventilation mécanique et/ou une coagulopathie et/ou insuffisance rénale
IV. Réduction de la sécrétion gastrique ou duodénale
En cas de pertes digestives avec troubles électrolytiques difficiles à contrôler, diarrhée sécrétoire avec inconfort du patient, grêle court anatomique, occlusion sur carcinose :
- IPP dose curative par voie IV
REFERENCES :
Louis BLONDEL - David COMBAREL - Bruno RAYNARD - GUSTAVE ROUSSY - Mise à jour en décembre 2023